Je réponds au commentaire laissé ci-dessous par "Alex Hopper".
Ce contradicteur souligne que je suis un adepte de la pensée de Revel, comme si ce fait à lui seul suffisait pour invalider notre texte. Il ne mentionnepas les critiques que nous adressons à Libé: témoignage reposant sur le seul souvenir d'une personne qui dit avoir reconnu un adulte masqué à l'âge de cinq ans, absence d'élément indépendant impliquant Revel, constructions aberrantes, présentation malhonnête d'une œuvre où on va pêcher de faux indices de culpabilité…
Aucune réponse raisonnée: je suis un "fan", tout est dit. Voilà un bel exemple de la méthode dénoncée par Revel, notamment dans La Nouvelle censure: attaquer la personne en taisant ses idées.
J'écris "tout est dit" car les quelques points soulevés par mon contempteur ne constituent pas des arguments. Prenons-les un à un:
- Nous nous tirerions une balle dans le pied en écrivant que Revel partageait l'esprit libertaire de 1968 car les soixante-huitards, c'est bien connu, défendaient la pédophilie. La prémisse cachée de cet enthymème bancal est que quiconque soutient une partie de l'héritage de mai 68 est un apologiste de la pédocriminalité. On est dans la polémique aussi puérile qu'absurde.
- Nous nous ridiculiserions en défendant un coupable qui ne nous "le demande pas du fond de sa tombe". À l'absurdité s'ajoute la bassesse. Bien sûr que Revel n'est pas en position de demander de soutien: il est mort (il ne l'aurait d'ailleurs pas fait de son vivant, car aucune plume n'était mieux acérée que la sienne). Cette objection se résume à: laissons salir ceux qui ne sont plus là pour se défendre.
- Sur la question des carnets, mon censeur ironise: "Vous connaissez beaucoup de criminels qui notent leurs méfaits?" Passons sur une formulation qui assimile automatiquement un suspect à un criminel, procédé courant du maoïsme cher à Libération. Surtout, on comprend mal la pertinence de cette remarque: Libé parle non des agendas de Revel, mais de ceux du docteur au centre de l'affaire, Jean-François Lemaire. Ces carnets sont importants pour identifier ses proches. Or, toujours d'après Libé, ils mentionnent Claude Imbert 133 fois et Gabriel Matzneff 21: ce sont donc bien des amis. Le nom de Revel, lui, intervient à deux reprises en 26 ans, et pour des dîners mondains.
Les agendas ne prouvent l'innocence ou la culpabilité de personne: ils indiquent simplement que Libé a tort d'affirmer que Revel était un intime de Lemaire.
Mais peut-être "Alex Hopper" parle-t-il d'autre chose… Sa remarque sur les opinions politiques d'Inès Chatin suggère qu'il pourrait avoir une bonne connaissance du dossier. S'il est en possession d'éléments pouvant jeter de la lumière sur cette sombre histoire, je l'engage à en faire bénéficier le public. Tout "fan" de Revel n'attend que cela.